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Les vêtements font l’Homme: acheter de la mode équitable

21.09.2021
par Flavia Ulrich

La tendance visant à adopter un mode de vie durable concerne aussi le secteur de la mode. La demande de vêtements produits de manière équitable est en augmentation. Les conditions de travail dans les centres de production ne sont pas les seules à jouer un rôle, les économies de ressources sont aussi importantes.

Un T-shirt à cinq francs? On achète! L’un des plus grands facteurs de la demande est un prix bas, car celui-ci incite les consommateurs à acheter. On peut acheter une grande quantité de vêtements à petits prix, mais cela se fera au détriment de la qualité. Néanmoins, aujourd’hui, de plus en plus de personnes veulent s’éloigner du consumérisme excessif pour adopter un mode de vie plus durable. Cela passe aussi par le fait de repenser son comportement face aux achats et à la mode. 

Mode rapide vs. durabilité

Le modèle économique de la fast fashion consiste à permettre à presque tout le monde d’accéder aux collections des plus grands créateurs de mode du monde entier grâce à une production de masse rapide. Certaines entreprises de fast fashion sortent de nouvelles collections tous les quinze jours afin de suivre les tendances du monde de la mode. Cependant, en fin de compte, environ 60% de tous les vêtements produits finissent à la poubelle chaque année.

La mode nuisible

Les ressources consommées pour la production de ces vêtements sont nombreuses. Il faut près de 3000 litres d’eau pour produire un T-shirt. Celle-ci est fortement polluée pendant la production et rejetée dans les eaux usées avec des substances toxiques. Les combustibles fossiles permettent ensuite d’alimenter les machines. Au total, les émissions de CO2 de l’industrie textile s’élèvent à environ 1,7 milliard de tonnes par an. Malgré ces faits, l’industrie de la mode ne fait rien pour remédier à ce problème. Isabelle Berger est une militante de la slow fashion et participe à la «Clean Clothes Campaign» de l’ONG Public Eye. Elle déclare: «L’utilisation de coton biologique par les géants de la fast fashion est une goutte d’eau dans l’océan et ne sert que le greenwashing de l’entreprise.»

Une approche sur le long terme

Pour contrer cette production non écologique de vêtements, il existe la «slow fashion». Outre des conditions de travail et de salaire décentes pour les travailleurs dans les usines de production, ce mouvement applique le principe de la décélération. Il s’agit de sensibiliser les gens au problème de la surconsommation et de souligner le fait qu’un vêtement n’est pas un produit jetable et que sa production nécessite beaucoup de temps et de ressources. 

Buy less. Choose well. Make it last. – Vivienne Westwood

Soutenir les entreprises locales

Au lieu de mettre l’accent sur la consommation de masse, il faudrait se focaliser sur le vêtement individuel. Dans ce cadre, il y a plusieurs aspects à prendre en compte, comme les émissions de CO2 dues aux sources d’énergie non renouvelables utilisées dans les moyens de production ou les longs trajets pour l’importation des ressources nécessaires à la fabrication des vêtements. Ces éléments représentent notamment des problèmes majeurs. Il est donc important que les consommateurs s’assurent de soutenir les entreprises de mode dont les circuits de production sont courts. La devise est: «Achetez local!». Selon Isabelle Berger, il existe quelques petites entreprises qui essaient de produire de la manière la plus écologique possible et qui utilisent également des matériaux durables. Les consommateurs devraient essayer d’acheter moins, de mieux choisir les produits et d’en prendre soin pour qu’ils durent le plus longtemps possible.

Cher, c’est juste? Pas du tout!

La sagesse populaire veut que si l’on achète des produits plus chers, on en ait pour son argent. Mais ce n’est pas le cas. Ce n’est pas parce qu’un nom prestigieux figure derrière un produit que l’on peut s’attendre à ce que l’entreprise s’engage pour la protection de l’environnement et propose des conditions de travail équitables. Souvent, on paye simplement un prix plus élevé à cause de la marque. D’ailleurs, même les vêtements de marque coûteux sont produits dans les mêmes conditions de fabrication que la mode bon marché. Bien que nécessaires, les normes d’inspection ne sont pas toujours respectées dans les sites de production.

C’est pourquoi Isabelle Berger recommande de porter un regard global et critique sur la question de la fast fashion afin de pouvoir mieux évaluer les différentes marques. En outre, avant d’investir dans un vêtement, il est bon de vérifier les conditions de production et les matériaux utilisés sur le site web de l’entreprise ou directement dans le magasin.

3 conseils pour vos prochains achats de vêtements

  1. Pensez aux vêtements d’occasion

De nombreuses tendances reviennent sans cesse. Par conséquent, les vêtements que tout le monde portait autrefois et qui redeviennent à la mode remplissent les rayons des  magasins d’occasion. Cela permet d’économiser de l’argent et de prolonger le cycle de vie du vêtement.

  1. La bonne qualité se paie 

Au lieu de la quantité, investissez dans la qualité. Une pièce maîtresse un peu plus chère, mais issue d’une production durable et locale durera plus longtemps et permettra donc in fine de faire des économies.

  1. En ai-je vraiment besoin?

Avant d’acheter un vêtement, vous devez d’abord vous demander si vous en avez besoin. Isabelle Berger y voit également un potentiel d’amélioration: «Je m’offre ça maintenant car je l’ai mérité» – oui, mais n’achetez pas quelque chose dont vous n’avez pas du tout besoin. Saviez-vous que nous ne portons qu’environ 60% des vêtements qui sont dans notre garde-robe. Dans cette optique, nous sauvons non seulement nos portefeuilles, mais aussi l’environnement.

Texte Flavia Ulrich

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