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Faire rêver à travers le vin suisse

04.01.2024
par Océane Ilunga

Reynald Parmelin se décrit comme étant praticien et technicien. Il adore tout autant être dans ses vignes que dans sa cave. Responsable du domaine La Capitaine depuis plus de 30 ans, ses bouteilles au bleu profond racontent une histoire unique, celle d’une alliance parfaite entre tradition et modernité, entre innovation et dévouement. Entrevue avec le capitaine suisse du vin bio !

Reynald Parmelin,Domaine de la Capitaine

Reynald Parmelin
Domaine de la Capitaine

Reynald Parmelin, comment êtes-vous entré dans le monde de la viticulture artisanale ?

Je fais partie de la huitième génération qui travaille dans le vin, il s’agit d’une réelle tradition chez nous. Dans la famille, nous sommes pratiquement tous viticulteurs.

Pourquoi faire du vin bio ?

L’année prochaine, on fêtera nos 30 ans d’entrée dans le bio. Une fois mes études d’œnologie/viticulteur terminées, je suis parti travailler dans des vignes à l’étranger et il s’est avéré que certaines d’entre elles étaient situées dans des domaines bio. J’ai été très intéressé parce que cela sortait complètement de ce qu’on avait appris à l’école. Le bio n’était pas du tout à la mode à l’époque et avait mauvaise réputation, ce que je ne comprenais pas car j’avais dégusté de très bons vins bio à l’étranger. Mon papa était en production raisonnée, c’est-à-dire qu’il limitait déjà les doses de certains produits chimiques et de synthèse. Je suis aussi un technicien : les défis m’intéressent et le bio a commencé à me passionner de plus en plus.

Comment votre entourage a-t-il réagi à cette transition ?

À ma grande surprise, mes collaborateurs étaient partant pour passer au bio. En tant que viticulteurs, nous sommes tout l’été, pendant six mois de l’année, dans nos vignes, en contact avec le feuillage. Nous sommes donc les premiers exposés aux potentiels pesticides.

Quelle est la particularité d’une vigne traitée biologiquement ?

Le label bio interdit tous les produits chimiques et tous les produits de synthèse. Cela veut dire qu’on peut quand même traiter nos vignes mais avec des produits naturels comme des extraits de plantes, des algues, de l’argile, un peu de cuivre ou encore un peu de soufre.

C’est beaucoup plus compliqué quand on est en bio. Vu qu’on a des produits moins efficaces, il faut suivre ses vignes beaucoup plus souvent et être sur le terrain. Si on dirige son vignoble bio depuis le bureau, il ne va pas durer longtemps. Lorsqu’on n’est pas en bio, on a des produits chimiques ou de synthèse sur lesquels on peut se reposer.

La passion joue-t-elle un rôle crucial dans le métier de vigneron ?

Je pense que c’est comme en cuisine (rires). Si vous n’êtes pas passionné, ça va être compliqué d’être un super cuisinier. Dans le vin, c’est exactement pareil. Tout le monde peut faire du bon vin, voire du très bon vin, mais ce qui fait la différence, comme en cuisine, c’est l’accumulation des petits détails positifs. Ils nous permettent d’être meilleur que les autres. Cette multitude de détails est ce qui fait qu’aujourd’hui, à 57 ans, je suis toujours aussi motivé que quand j’avais 20 ans.

Quel est votre mantra ?

Je dirais le slogan du domaine : Du rêve en bouteille. Dans tout ce qu’on fait, il faut faire rêver les gens.

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