culturel le secteur culturel fait preuve de créativité et réactivité
Éditoriaux Culture

Le secteur culturel fait preuve de créativité et réactivité

22.04.2021
par Andrea Tarantini

La crise de la Covid-19 a touché de plein fouet le secteur culturel. Du jour au lendemain, les musées, les théâtres et les cinémas ont dû fermer leurs portes. Malgré ces restrictions, la situation sanitaire inédite a fait naître parmi les professionnels un ensemble de propositions audacieuses et créatives.

Sara Terrier, Coordinatrice «Tandem au Musée» pour la Suisse romande.

Depuis le début de la pandémie, afin d’être maintenus, de nombreux événements ont été adaptés aux nouvelles contraintes. Retransmissions live sur écran en plein air ou sur des plateformes dédiées, captations vidéo, visites d’expositions virtuelles, développement de contenus gratuits ou payants online, et visioconférences. Les offres se sont multipliées à la vitesse de l’éclair, comme la seule échappatoire au silence et à l’arrêt imposé par le virus. Le digital offre une alternative, fait rayonner un événement ou une exposition, mais le secteur culturel a surtout évolué pour maintenir le lien avec le public en attendant un retour à une certaine normalité.

L’onde de choc de la Covid-19 n’a pas épargné le projet «Générations au Musée». Lancé en 2014 en Suisse allemande puis en 2017 au Tessin et en Suisse romande, «GaM» avait pour objectif de réunir dans les musées des groupes intergénérationnels à l’occasion d’activités de médiation culturelle. Les fermetures prolongées et les restrictions sanitaires ont remis en cause ses fondements. Les personnes âgées sont en effet les plus à risque et peuvent difficilement participer aux quelques rencontres qui seraient maintenues en présentiel. Après six années d’existence, une centaine d’événements organisés par an dans tout le pays, de nombreux musées partenaires et des centaines de participants, l’avenir de «GaM» est compromis. L’équipe, composée des coordinatrices chargées des différentes régions linguistiques (Veronica Carmine pour le Tessin, Gaby Ruppanner pour la Suisse allemande et moi-même pour la Suisse romande) et menée par Franziska Dürr, directrice de l’association Kuverum basée à Zurich, a dû faire preuve de créativité et repenser rapidement ce modèle. C’est ainsi que la pandémie a donné naissance à «Tandem au Musée».

Le dialogue, au centre de tous les projets, est resté mais le format a été repensé. Ainsi, aux personnes intéressées il est proposé de choisir en duo une œuvre exposée dans un musée, découverte en ligne ou présentée dans l’espace public et d’imaginer une histoire. Pour garder une trace de cet échange, les créations sont publiées sur un site dédié: le Musée imaginaire Suisse. Afin de déclencher ces rencontres, des bénévoles, les «Guides TaM», proposent à leur entourage professionnel, familial ou à de parfaits inconnus de les accompagner au musée pour vivre cette expérience en leur compagnie. En temps de Covid, ce nouveau format offre une grande flexibilité, car les histoires peuvent être créées durant la fermeture des musées et en respectant les normes de distanciation sociale. Il suffit de choisir une œuvre présentée dans l’espace public ou en ligne.

Depuis son lancement à l’automne 2020, une cinquantaine de «Guides TaM» et plus de quarante musées partenaires se sont joints au projet donnant naissance à plusieurs centaines d’histoires en allemand, italien, romanche et français. Cet engagement sans faille des acteurs culturels et des bénévoles démontre qu’une vie sans culture n’est pas envisageable. Elle est indispensable quoi qu’en pensent certains, pour le bien-être de chacun et d’une société qui, grâce à la culture, se réunit, partage et se projette.

Texte Sara Terrier, Coordinatrice «Tandem au Musée» pour la Suisse romande

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