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«LegalTech» dans la formation

31.03.2021
par Perrine Borlée

Une publicité pour une formation sur les «LegalTech» a récemment atterri dans ma messagerie. Selon celle-ci, les clients exigent de plus en plus de leurs avocats des compétences non juridiques, les connaissances juridiques approfondies étant désormais considérées comme de simples prérequis.

Bien sûr, on ne saurait surestimer la profondeur d’un texte publicitaire (ou d’un éditorial). Mais cela a toujours été ainsi! Les clients ont toujours attendu des avocats qu’ils évoluent avec leurs clients et avec le temps. Nous avons toujours considéré les connaissances juridiques comme de simples prérequis. Où irions-nous sinon? Même avec l’essor que connaissent actuellement les «LegalTech», ce point de départ n’a pas changé.

L’intelligence artificielle entraînera des changements massifs qui affecteront également la manière dont les avocates et les avocats travailleront à l’avenir. Les institutions qui les forment devront également s’adapter à ces changements. Depuis 1763, la Faculté de droit de l’Université de Fribourg fait partie de ces institutions. Nous sommes donc confrontés à deux questions principales: comment pouvons-nous utiliser les nouvelles technologies pour faire évoluer l’enseignement? Et surtout: qu’enseignons-nous aux étudiants pour qu’ils puissent réussir dans le monde qui les attend et dont les «LegalTech» font aussi partie?

En ce qui concerne la deuxième question, il a toujours été impossible d’anticiper, dans une salle de classe, le monde de demain. L’objectif est plutôt de renforcer la capacité à structurer les problèmes, d’encourager la réflexion indépendante et d’entraîner l’expression orale et écrite, afin de permettre aux étudiants de s’engager avec compétence dans les nouveaux développements. Cela n’empêche pas d’aborder en classe la blockchain, l’économie de plateforme, les smart contracts, les véhicules à conduite autonome, ainsi que les questions juridiques associées à ces développements. Bien entendu, il est utile que ces phénomènes alimentent également les activités de recherche et il faut chercher à savoir comment utiliser les nouveaux outils d’enseignement.

Ceci ne signifie pas proclamer la fin de la pratique juridique telle que nous la connaissons aujourd’hui. Les «LegalTech» peuvent avoir un impact énorme. Je pense que les compétences clés des juristes continueront d’être demandées à l’avenir. Il s’agit certes des compétences déjà mentionnées. Elles comprennent également la créativité, le jugement et l’empathie. C’est précisément vers ces constantes qu’une faculté de droit moderne doit s’orienter.

Texte Hubert Stöckli, Professeur, Doyen de la Faculté de droit de l’Université de Fribourg

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