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iStock/Marcus Millo
Habitat

Maison connectée : faciliter l’autonomie à domicile

20.04.2025
par SMA

Les avancées technologiques offrent de plus en plus de possibilités pour rendre nos espaces de vie plus confortables. Mais le concept de maison intelligente ne se limite pas à de simples gadgets : il comprend aussi des solutions essentielles permettant aux personnes âgées de préserver leur autonomie plus longtemps.

Si la numérisation est omniprésente dans le monde du travail et de l’économie, elle est encore peu explorée dans la sphère privée. Pourtant, téléphones portables, ordinateurs et autres outils électroniques font depuis longtemps partie du quotidien et semblent aujourd’hui indispensables. Malgré cela, la perception générale des technologies « Smart Home » ou « maison intelligente » reste souvent celle d’un luxe superflu, plutôt qu’une réelle opportunité d’amélioration des conditions de vie. Or, pour les personnes âgées ou en situation de handicap, ces technologies représentent une solution concrète pour prolonger leur autonomie dans leur propre foyer.

Pourquoi « maison intelligente » ?

Avoir une maison intelligente, ce n’est pas simplement accumuler des appareils électroniques. Comme l’explique le professeur Patric Eberle, responsable du groupe de recherche Active Assisted Living à l’iHomeLab de la Haute école de Lucerne : « Un Smart Home repose essentiellement sur un système d’appareils intelligents qui communiquent entre eux. » Cette interconnexion ne répond pas à une simple quête de confort, mais poursuit deux objectifs majeurs : d’une part, optimiser la consommation énergétique des logements, et d’autre part, améliorer la qualité de vie des occupants grâce à un confort accru et une sécurité renforcée. Concrètement, une maison intelligente permet de centraliser le contrôle de nombreux équipements – éclairage, chauffage, électroménager – via une seule interface, comme une application mobile.

Personnalisation et autonomie

L’enjeu principal de ces technologies réside dans leur capacité à s’adapter aux besoins spécifiques de chaque utilisateur. Ces systèmes sont donc conçus pour être configurés selon les préférences individuelles, tout en restant simples d’utilisation, y compris pour les personnes peu à l’aise avec les outils numériques.

L’accessibilité est d’autant plus cruciale lorsqu’il s’agit de personnes âgées ou en situation de handicap. Pour ces publics, la technologie doit être intuitive, voire entièrement automatisée. Ces dernières années, de nouveaux systèmes d’assistance ont été développés, intégrant notamment des fonctions d’appel d’urgence ou des capteurs capables de détecter des situations critiques, comme une chute, et d’envoyer automatiquement une alerte. « Ces solutions permettent aux personnes âgées ou handicapées de vivre en toute autonomie chez elles plus longtemps », souligne Eberle.

La pandémie de Covid-19 a mis en lumière l’intérêt de ces dispositifs. « Ces dernières années, la demande pour des systèmes réduisant l’isolement social a considérablement augmenté », note Eberle. Pour lutter contre la solitude, certains équipements proposent aujourd’hui des solutions simplifiées permettant d’initier un appel vidéo par commande vocale, sans nécessiter de compétences numériques particulières.

Des réserves légitimes

Malgré ces avantages, de nombreuses personnes restent sceptiques face aux technologies Smart Home. Les inquiétudes sont variées : fiabilité des systèmes, complexité d’utilisation ou encore protection des données personnelles. La crainte d’une surveillance excessive et d’une exposition involontaire d’informations privées sur Internet est une préoccupation majeure. « Les interrogations sont bien réelles, et il est essentiel d’y répondre par une sensibilisation adéquate », confirme Eberle.

Dans un monde toujours plus connecté, le risque de devenir une « personne transparente » existe bel et bien. C’est pourquoi une meilleure compréhension des enjeux liés aux données numériques est cruciale. Eberle recommande de se renseigner auprès de fabricants, d’associations spécialisées ou d’instituts de recherche pour acquérir une vision plus éclairée des implications de ces technologies. De plus, des centres de conseil pour l’aménagement des logements destinés aux personnes âgées et en situation de handicap se développent progressivement dans plusieurs villes.

Un potentiel encore sous-exploité

En Suisse, l’intégration des nouvelles technologies reste timide, notamment dans le secteur de la construction. Cette prudence s’explique par la nouveauté du concept, mais l’intégration des solutions Smart Home serait pourtant aisée, que ce soit dans des bâtiments neufs ou existants. Face à l’ampleur des bénéfices potentiels pour les habitants, les hautes écoles et institutions encouragent le développement et l’acceptation de ces technologies. Eberle en est convaincu : « Avec le vieillissement démographique, la sécurité à domicile deviendra un enjeu de plus en plus crucial. » L’évolution technologique promet encore de nombreuses avancées : les systèmes domotiques de demain seront capables d’apprendre et de s’adapter toujours mieux aux besoins des usagers. Une prise de conscience grandissante des bénéfices de ces outils laisse entrevoir un avenir prometteur pour la maison intelligente. « Le potentiel des Smart Home est immense », conclut Eberle.

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