« Je suis passionné de jeux vidéo depuis que je sais marcher » lance Nathan Massol, alias Mister Crimson. Le jeune homme de 26 ans incarne l’union entre passion et professionnalisme dans l’univers de l’e-sport. Depuis 2016, il navigue dans les arènes virtuelles en tant que joueur professionnel à temps plein, hissant son nom parmi les sommets de la scène mondiale. Classé 4ème lors de la Coupe du monde Street Fighter VI (CapComCup) en 2023, son engagement va au-delà de la compétition. Pour lui, les jeux vidéo ne sont pas seulement une activité, mais une véritable vocation.
Nathan Massol, qu’est-ce que Street Fighter ?
C’est un jeu de combat en duel un contre un, qui rappelle beaucoup le jeu d’échecs ou le poker, mais avec une dimension où les réflexes jouent un rôle crucial, en plus de la stratégie. Ce jeu de combat a accompli quelque chose d’exceptionnel, devenant une référence dans la culture populaire.
Quelles ont été tes plus grandes réussites en tant que joueur d’e-sport jusqu’à présent ?
Il y a eu deux moments cruciaux. D’abord, le Cannes Winter Clash en 2016, un tournoi à Cannes qui a changé la donne pour moi. C’est là que j’ai décroché mon premier sponsor et que j’ai pris la décision de me lancer professionnellement. À cette époque, je travaillais encore dans la restauration. Remporter ce tournoi a été un déclic pour moi, et j’ai saisi l’opportunité de me consacrer pleinement à ma passion pendant un an. J’ai pris ce risque, et cela a porté ses fruits, me permettant de continuer à progresser. Ensuite, est venu le moment de consécration avec ma victoire au Red Bull Kumite en 2021.
Quelle est la routine d’entraînement typique d’un joueur d’e-sport professionnel ?
Je consacre moins de temps au jeu que ce que les gens pourraient penser. Bien sûr, il y a eu une période de ma vie où j’ai joué énormément pour développer mon niveau. Une fois que l’on atteint un certain niveau de maîtrise, on n’a plus besoin de jouer autant. Je pense qu’une routine d’entraînement efficace pour rester compétitif au niveau professionnel et aspirer aux meilleures compétitions une fois qu’on a atteint un niveau solide consiste à jouer environ quatre à cinq heures par jour. Une part importante de cette routine est consacrée à regarder des vidéos des matchs de mes adversaires et à m’entraîner physiquement. Je remarque que mes périodes les plus performantes ont souvent coïncidé avec des phases où j’ai pratiqué une activité physique de manière intense.
Quels sont tes jeux vidéo favoris ?
J’adore The Elder Scrolls ainsi que Street Fighter, évidemment, et Final Fantasy.
Ce qui distingue l’e-sport des sports traditionnels, c’est sa nature en constante évolution. – Nathan Massol, alias Mister Crimson
Quels défis as-tu rencontrés en tant que joueur d’e-sport et comment les as-tu surmontés ?
Ce qui distingue l’e-sport des sports traditionnels, c’est sa nature en constante évolution. Actuellement, je suis engagé dans Street Fighter VI, mais il n’y a pas si longtemps, je participais aux compétitions de Street Fighter V. Tous les sept à huit ans, un nouveau Street Fighter est lancé, ce qui rend la tâche difficile. Il faut constamment s’adapter à ces évolutions, alors qu’un joueur de tennis, par exemple, évolue dans un environnement de règles stables tout au long de sa carrière. Le plus grand défi pour nous est donc cette capacité à nous réajuster en permanence.
Comment vois-tu l’avenir de l’e-sport ?
L’e-sport a un avenir brillant devant lui. Personnellement, je ne crois pas que l’e-sport rivalisera un jour avec des sports traditionnels comme le football, et je ne pense pas que ce soit pertinent de les comparer. L’e-sport a sa propre identité et sa propre dynamique, et il continuera de se développer organiquement. De plus, son économie semble prometteuse et peut-être même plus saine que celle de certains sports actuels.
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