Perceuses sans fil, scooters électriques, vélos électriques ou Tesla. Tôt ou tard, les appareils et les véhicules sont remplacés ou leurs batteries rendent l’âme. Mais qu’en est-il des piles? Elles détiennent un véritable stock de matières premières. Et nombre d’entre elles sont encore en bon état et prêtes pour une seconde vie.
La tendance est à la mobilité électrique. Mais la production de piles nécessite beaucoup de ressources. Notamment des métaux rares tels que le cobalt, le nickel et le lithium ou le cuivre. Afin d’améliorer l’évaluation du cycle de vie des piles et donc de l’électromobilité dans son ensemble, il est nécessaire d’opter pour le recyclage des batteries. Les piles Li-ion sont donc collectées séparément et récupérées. Le nombre de retours est encore faible, mais les prévisions annoncent une forte augmentation au cours des prochaines années. Après une durée de vie de six à huit ans, les vélos sont destinés au recyclage. Alors que parmi les vélos vendus en Suisse, un sur deux est un e-bike, le boom des voitures électriques ne fait que commencer.
Récupérer des matières premières de valeur
Une taxe d’élimination anticipée (VEG) finance la collecte et le recyclage professionnel. Inobat gère cette taxe pour le compte de l’Office fédéral de l’environnement. Néanmoins, les batteries des voitures électriques sont exclues de la VEG. Ceci car l’industrie automobile est responsable de son recyclage dans le cadre d’un accord sectoriel. Actuellement, toutes les piles Li-ion collectées en Suisse sont amenées à l’entreprise Batrec à Wimmis. Là, dans un premier temps, les employés les déchargent complètement en les trempant dans de l’eau salée pendant plusieurs semaines. Elles sont ensuite broyées sous l’eau. Cela permet de laver l’électrolyte, le composant combustible des batteries.
L’étape suivante est le traitement mécanique. Les feuilles d’aluminium, le cuivre et le plastique sont séparés de la masse dite noire. En plus du graphite, responsable de la couleur noire, cette poudre contient du cobalt, du nickel, du manganèse et du lithium. Une usine jumelle en France extrait ces matières précieuses. «Nous récupérons environ 95 pour cent du cobalt et du nickel dans le processus», explique Dieter Offenthaler, PDG de Batrec. Les résidus, comme le lithium, se retrouvent dans les batteries déchargées. La récupération serait possible, mais elle ne vaut pas la peine car la matière première est actuellement beaucoup moins chère.
Longue vie théorique
Du point de vue de la gestion du recyclage, la réutilisation des matériaux est encore plus judicieuse. Par exemple, on pourrait assembler les batteries Li-ion en unités de stockage d’électricité pour les ménages équipés de systèmes d’énergie solaire et leur donner ainsi une seconde vie. Les possibilités de ces applications de seconde vie sont au centre de nombreux débats, notamment pour les batteries des véhicules électriques. Après tout, leur espérance de vie dépasse en fait celle d’une voiture. C’est ce que remarque Dieter Offenthaler: «Après 200 000 km, ce qui correspond plus ou moins au cycle de vie d’une voiture, la batterie a effectué 500 à 700 cycles de charge. Mais, techniquement parlant, elle pourrait aller jusqu’à 4000 cycles.»
Une seconde vie
La jeune entreprise suisse Libattion a également reconnu le potentiel des piles usagées. «Si la batterie ne fonctionne plus, c’est souvent uniquement à cause de l’électronique ou de quelques cellules», explique Stefan Bahamonde, l’un des fondateurs de la start-up. Depuis le début de l’année, Libattion a installé son centre d’essai dans les locaux de Batrec et teste les batteries des vélos électriques et les batteries de traction des voitures électriques qui y sont livrées.
«Environ deux tiers des cellules sont encore pleinement fonctionnelles», dit Bahamonde. Elles servent à produire de nouvelles batteries industrielles de haute technologie. Les clients cibles potentiels sont les fabricants de véhicules électriques de nettoyage, de chariots élévateurs, de fauteuils roulants et les fournisseurs de systèmes d’alimentation électrique sans coupure ou de stockage domestique pour les systèmes solaires. Ainsi, si un module d’une batterie s’affaiblit, il peut être remplacé. La «E-Brick» de Libattion n’est pas encore sur le marché, sa commercialisation est prévue pour le printemps 2020.
Élimination correcte des piles Li-ion
En aucun cas, on ne doit jeter à la poubelle les batteries Li-ion ou les appareils avec des batteries installées de manière fixe. Les batteries peuvent être endommagées par les compacteurs du camion poubelle et prendre feu. Ne stockez pas les piles usagées ou les appareils à piles rechargeables à la maison, mais éliminez-les immédiatement.
Où les éliminer?
- Les petites piles non endommagées des appareils photo ou des perceuses sans fil peuvent être jetées dans les points de collecte de piles habituels.
- Remettez les piles de votre e-bike à votre revendeur ou apportez-les au point de collecte municipal.
- Ne retirez pas les piles installées de façon permanente dans les téléphones portables, les brosses à dents électriques ou les rasoirs électriques, mais rapportez les appareils entiers au revendeur ou au point de collecte communautaire d’électronique.
Comment les rendre?
- Couvrez les pôles exposés des batteries avec du ruban adhésif.
- De plus, emballez les piles endommagées dans un sac en plastique à part et remettez-les à un point de collecte surveillé (municipalité ou revendeur).
Texte Irene Bättig, au nom d’INOBAT
Traduit de l’allemand par Andrea Tarantini
Image d’en-tête Après une décharge complète, les batteries Li-ion sont déchiquetées. Source: Batrec
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