Depuis deux ans, Angela Naser dirige la branche française de Women in Tech, un mouvement mondial qui milite pour plus d’égalité entre les genres dans les secteurs STEM (sciences, technologie, ingénierie, mathématiques). Convaincue que la mixité est une clé de réussite, elle mobilise chaque jour des entreprises, des écoles et des jeunes femmes pour ouvrir les portes de la tech à toutes.

Angela Naser
Directrice, Women in Tech France
« Faire de la place aux femmes dans la tech n’est pas une option, c’est une nécessité », affirme Angela Naser. À la tête de Women in Tech France, elle s’investit avec énergie pour rapprocher les femmes et les jeunes filles des métiers technologiques, souvent encore perçus comme des territoires masculins.
L’ONG multiplie les initiatives : hackathons inter-lycées à l’École 42, job datings, actions dans les quartiers prioritaires, ou encore Meet & Greet mensuels réunissant des CEO engagés. « Nous avons aussi mis en place un programme de mentoring avec des mentors issus de grandes entreprises comme Google ou Microsoft », précise Angela Naser. Un partenariat avec TUMO Lyon verra également le jour à la Toussaint.
Parmi les temps forts de l’année, les Europe Awards prévus en octobre à Paris récompenseront les femmes les plus innovantes de la tech. « Notre mission est de donner aux femmes les moyens d’oser, d’innover et de s’épanouir dans cet univers », souligne-t-elle.
Un engagement personnel fort
Ancienne collaboratrice de General Electric, Angela Naser s’est très tôt intéressée aux questions de diversité. « De retour en France, j’ai été frappée par le manque de visibilité des femmes dans la finance et la tech. L’an dernier, seuls 2 % des investissements allaient à des projets portés par des femmes. Cette année, nous sommes tombés à 0,9 %. C’est une alerte. »
Pour elle, le changement doit venir de l’intérieur. « J’ai souvent coutume de dire qu’il ne faut pas sortir de sa zone de confort, mais l’agrandir. »
Des actions concrètes
En avril dernier, lors de l’ouverture de l’Exposition Universelle à Osaka, Women in Tech a lancé le Protocole d’Osaka : un engagement mondial pour l’égalité des genres dans le numérique. Ses priorités ? Promouvoir les compétences STEM auprès des femmes, accélérer leur leadership, garantir l’accès numérique pour toutes et encourager le développement de technologies éthiques et inclusives.
En France, Women in Tech poursuit cet engagement avec des événements tels que le Tech Diplomacy Forum ou les Digigirls Days chez Microsoft, où des jeunes filles découvrent concrètement les métiers du numérique. L’ONG organise aussi des stages de seconde : « Cette année, 95 ont déjà eu lieu, et nous visons 160 stages, y compris dans des lieux inattendus comme un commissariat d’Aulnay-sous-Bois », raconte Angela Naser. L’objectif : casser les barrières et montrer que tout leur est accessible.
Une ambition pour demain
Pour Angela Naser, les principaux freins à l’entrée des femmes dans la tech restent le manque de rôles modèles, une faible visibilité médiatique et des algorithmes encore biaisés. Pourtant, elle se dit optimiste : « Les nouvelles générations osent plus, elles s’approprient les codes. » Sa vision à long terme ? « Un monde où les femmes ne se demandent plus si elles ont leur place, mais où elles prennent la place qu’elles veulent. »
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