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Investissements dans le solaire

16.03.2019
par Thomas Pfefferlé

La finance et ses modèles d’investissement ne sont pas souvent associés au développement durable. Certaines sociétés proposent de changer la donne. Leur approche consiste à permettre aux particuliers, aux professionnels ainsi qu’aux institutions d’investir dans des projets énergétiques écologiques. Une approche intelligente, qui couple investissement et environnement. Explications.

Segment toujours plus important dans le vaste domaine de la finance, le développement durable dope également les investissements. Une bonne nouvelle, qui démontre une prise de conscience collective tant chez les acteurs financiers que chez les investisseurs. Le financement, avec les différentes manières de conjuguer investissement et plus-value écologique, est le maillon essentiel dans la chaîne énergétique. Il mérite en effet une attention croissante. En Suisse, la finance durable s’avère bien présente. Entre les organisations et institutions qui fédèrent les acteurs de la branche et les partenaires qui développent ces nouveaux modèles économiques, les options d’investissement durable se répandent à grande vitesse.

En parallèle, on constate l’émergence de synergies toujours plus nombreuses entre les autorités cantonales, voire fédérales, et les acteurs privés du domaine. Des échanges et collaborations qui démontrent l’ouverture des institutions cantonales et la libéralisation qui marque le marché de l’énergie. Poussant les services industriels et autres institutions actives dans la gestion énergétique à se réinventer, ce nouveau paradigme d’économie écologique les motive à accompagner des nouvelles tendances.

Obligations solaires

Proposer un modèle gagnant-gagnant conjuguant investissements financiers et écologie. Tel est le modèle d’affaires sur lequel a misé la société PrimeEnergy Cleantech, établie à Genève. Et le pari semble largement remporté si l’on considère les performances encourageantes de l’entreprise. Aujourd’hui, la société possède un parc solaire comprenant 55 centrales photovoltaïques situées entre la Suisse, la France et l’Allemagne. Des infrastructures, dont la puissance générée permet de produire l’électricité utilisée par plus de 5300 ménages (près de 24 mégawatts).

Le modèle de PrimeEnergy Cleantech fonctionne sur un principe essentiel. La société émet des obligations destinées à des clients privés, à des investisseurs aguerris ainsi qu’à des institutions comme des caisses de pension ou des gestionnaires de fortune. Accessibles par tranche de 10 000 francs, ces obligations permettent aux investisseurs de contribuer au financement d’infrastructures énergétiques solaires. Mais elles leur permettent aussi de percevoir un intérêt fixe durant une période de cinq à dix ans. Cela, selon le type d’engagement choisi. A l’issue de cette échéance, les investisseurs sont remboursés du capital investi au préalable.

Aujourd’hui, les centrales construites en Suisse et en Europe suite aux investissements générés par PrimeEnergy Cleantech représentent plus de 270 000 m2 de panneaux photovoltaïques. Ces derniers sont principalement situés sur des toitures industrielles et agricoles.

Démocratiser l’investissement

Si le modèle innovant élaboré par l’entreprise permet de doper l’investissement durable, il offre en outre la possibilité de l’étendre au plus grand nombre. Disponibles dès 10 000 francs, les obligations qu’elle émet permettent en effet d’ouvrir les possibilités d’investissements à différents profils d’investisseurs. Ce qui explique la présence d’acteurs institutionnels, de particuliers ou encore de professionnels actifs dans le secteur de la finance dans la clientèle de PrimeEnergy Cleantech.

«En 2011, lorsque nous avons crée la société, le développement durable et les modèles financiers qui l’accompagnaient et le soutenaient n’étaient qu’à leurs débuts, détaille Anna Zambeaux, responsable de la communication au sein de l’entreprise. L’écoute dont nous bénéficions était plutôt faible et le modèle économique que nous lancions était accueilli avec un certain étonnement. Aujourd’hui, on constate clairement que notre activité et les possibilités qu’elle offre parlent à un large public. Pour les investisseurs, notre modèle leur permet de suivre de manière très précise les projets et infrastructures qu’ils soutiennent par l’intermédiaire des obligations que nous émettons.»

Un nouveau paradigme

Dans ce contexte, il est intéressant de noter que les banques suivent la tendance. Elles proposent diverses solutions d’investissement responsable écologiquement engagées. Plus souples, certains des nouveaux acteurs privés de ce domaine continuent cependant à séduire un nombre croissant d’investisseurs. Parfois plus transparentes, tout en étant basées sur une forte proximité, les solutions qu’ils développent leur permettent en effet de rivaliser avec les offres des institutions plus classiques comme les banques.

Une nouvelle donne qui se développera encore dans de plus larges proportions. Marqué par une décentralisation et une libéralisation croissantes, le marché de l’énergie s’oriente ainsi vers de nouveaux modèles économiques. En ouvrant les possibilités d’investissement aux particuliers également, ce nouveau paradigme de la finance durable rompt avec les démarches traditionnelles. Une démocratisation astucieuse qui devrait permettre de soutenir plus efficacement les projets et infrastructures durables.

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