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Culture Construction et Immobilier

Sur les traces de l’architecture suisse

03.03.2023
par Maévane Mas

Entourée de ses quatre imposants voisins, la Suisse a été considérablement influencée par les arts qui ont  traversé l’Europe au cours des siècles. C’est le cas également pour les mouvements architecturaux.

La Suisse n’a pas été mise de côté en ce qui concerne la beauté de ses monuments. Entre cathédrales gothiques et églises baroques, en passant par les constructions modernes de Le Corbusier et les premiers chalets traditionnels, revenons sur l’histoire de l’architecture en Suisse.

L’architecture gothique du XIIème siècle

Arche pointue, voûte nervurée, contrefort battant, voilà les principales caractéristiques de l’architecture gothique. Ce mouvement de l’art européen s’étend sur une période relativement longue, entre le milieu du XIIème siècle et le XVIème siècle. Il n’est donc pas étonnant que de nombreux édifices helvètes, principalement des églises et des cathédrales, aient vu le jour en cette période. Ces monuments symbolisent en plus la richesse et le pouvoir des villes qui étaient en mesure d’exécuter la construction de ces bâtisses gothiques.

La ville de Lausanne a été l’initiatrice de ce mouvement en Suisse, en entamant la construction de sa cathédrale gothique vers 1170. Le mouvement s’est ensuite rapidement répandu en Suisse romande. De bons exemples sont la Collégiale de Neuchâtel dont la structure est principalement gothique ou l’intérieur de la cathédrale Saint-Pierre de Genève décorée de grands piliers et de baies en vitrail, typiques du style architectural. Peu à peu, l’architecture gothique s’est étendue dans tout le pays, en passant par Fribourg, Bâle, Zurich et Lucerne.

L’influence italienne sur l’architecture suisse

La Renaissance et l’art baroque sont deux mouvements nés en Italie, rapidement adoptés par le reste de l’Europe en traversant la Suisse. La Renaissance s’est d’abord installée dans le canton du Tessin, autour du XVIème siècle, et s’est diffusée dans toute la Suisse jusqu’à Bâle où l’on retrouve les premiers bâtiments issus de la Renaissance dès 1556. Plus proportionnées, des constructions symétriques sont apparues dans nos paysages. Par exemple, la cathédrale de San Lorenzo à Lugano en 1517 ou l’église de S. Croce à Riva San Vitale. Cette dernière, construite à la fin du XVIème siècle, est souvent considérée comme marquant la fin de la période de la Renaissance et le début de l’architecture baroque.

La période baroque du XVIIème siècle s’est elle aussi propagée depuis l’Italie par le Tessin et les Grisons. Plus coloré, avec de grandes fresques et de nombreux ornements, ce style architectural bénéficie directement des progrès techniques de l’époque. Ses nefs sont plus larges et les formes rondes sont privilégiées. En Suisse alémanique, l’église des Jésuites de Lucerne est une référence de taille. Construite entre 1666 et 1677, elle est le premier édifice sacré de style baroque en Suisse. Contrairement à l’art gothique, le baroque ne se limite pas aux monuments. Les maisons sont richement décorées, comme le café Pelikan à Saint-Gall, ou le palais de la Justice à Genève pour la Suisse romande.

Le (néo)classicisme et les premiers chalets traditionnels suisses

Bien que peu d’édifices religieux aient été construits dans le style néoclassique, la cathédrale de Saint-Ours à Soleure s’impose comme un monument incontournable pour les amateurs d’architecture. Considérée comme une des réalisations néo-classiques majeures en Suisse avec ses grands piliers et ses formes cylindriques, elle est aujourd’hui l’emblème de la ville. Les autres constructions classiques qui ont vu le jour au cours du XVIIIème siècle sont principalement des bâtiments du gouvernement et des affaires, ou des manoirs pour les plus fortunés.
À la même période s’est développé un fort intérêt pour les chalets, ces maisons typiquement suisses construites en bois. Même si des cabanes rustiques existaient déjà avant, c’est vers le XVIIIème siècle que les urbains y portent une réelle attention et commencent à les reproduire. Représentant une vie simple loin de la frénésie des villes, l’image du chalet pittoresque et onirique croît rapidement. Avec le développement industriel, le chalet se répand dans toute la Suisse, puis jusqu’en Normandie et dans les Landes, ainsi que dans de nombreuses stations thermales.

Le Corbusier et l’art moderne

Le Rolex learning center à Lausanne, le centre Dürrenmatt à Neuchâtel ou encore la place de la gare à Berne, il est facile de nos jours de citer un grand nombre de constructions modernes. Avec de grandes baies vitrées, des formes particulières et beaucoup d’originalité, ce type de bâtiment décore aujourd’hui nos villes. Mais de quand date cet intérêt pour l’architecture moderne ?

Dès le début du XXème siècle, l’art moderne vient s’opposer à l’architecture néoclassique du siècle passé. Basé sur de nouvelles technologies de construction telles que l’utilisation du verre, de l’acier et du béton armé, ce mouvement s’est vite popularisé après la seconde guerre mondiale. Par sa diffusion, le style s’est scindé en plusieurs formes en fonction des tendances de chaque région. Au Tessin, les architectes se basent principalement sur le fonctionnalisme et le rationalisme en incorporant des formes géométriques pour plus de contraste. Aux Grisons, Peter Zumthor se concentre sur des bâtiments simples qui demandent peu de ressources et qui s’intègrent aux paysages. Mais l’architecte suisse le plus influent dans le domaine est certainement Le Corbusier. Avec comme devise « Là où naît l’ordre, naît le bien-être », il travaille majoritairement sur la simplicité des formes, l’organisation et la rigueur, ce que l’on retrouve dans sa conception de l’immeuble Clarté à Genève.

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