En France, on a une habitude tenace : dès que décembre arrive, on pense « montagne, ski, froid ». C’est culturel. Mais soyons honnêtes : beaucoup n’ont plus forcément envie de claquer deux salaires pour grelotter sous une neige artificielle… quand elle tombe. Aujourd’hui, l’hiver, c’est aussi ; et de plus en plus ; l’envie de soleil, de lumière, de chaleur, mais sans exploser son empreinte carbone.
Jean-Pierre Nadir
Fondateur du groupe FairMoove
Car oui, partir au soleil en hiver n’est pas forcément pire pour le climat que d’aller au ski. On l’oublie trop souvent, mais une station, c’est du chauffage à haute dose, des remontées mécaniques qui tournent, de la neige de culture quand la météo ne suit pas, et une logistique énergétique lourde. Bref, ça consomme. Beaucoup.
À l’inverse, choisir une destination douce (où l’on n’allume ni chauffage, ni clim) peut être un choix plus raisonnable qu’il n’y paraît. Les Canaries, le Cap-Vert, le Maroc, le Sénégal : toutes ces destinations sont proches, ensoleillées en hiver et permettent de voyager autrement… à condition de faire des choix cohérents.
D’abord en privilégiant des hébergements réellement engagés, qui maîtrisent leur consommation, utilisent des énergies propres, travaillent avec les producteurs locaux et limitent les déchets.
Ensuite en misant sur le voyage chez l’habitant, faible en énergie et riche en rencontres : immersion authentique, retombées économiques directes et découverte d’un pays au rythme de ceux qui y vivent.
Prenez le Cap-Vert : initiatives communautaires, randonnées et villages préservés.
Le Maroc accélère sa transition : solaire, éolien, mobilité propre.
Les Canaries avancent vite sur les énergies vertes et la gestion des déchets.
Alors oui, on peut aimer le ski, et les stations évoluent ; tant mieux. Mais l’hiver offre désormais une palette bien plus large, sans sacrifier ni le plaisir, ni la planète.
Je suis convaincu d’une chose : le tourisme doit être un moteur de transition, pas son problème.
Voyager moins, peut-être. Mais voyager mieux, sûrement.
Texte Jean-Pierre Nadir, Fondateur du groupe FairMoove
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