Addictions et burn-out : comment se soigner ?
En Suisse, les addictions, qu’elles concernent les substances, le jeu ou les écrans ainsi que le burn-out figurent parmi les motifs de prise en charge les plus fréquents en santé mentale. Des solutions existent, dans le public comme dans le privé, avec un mouvement de fond : des parcours plus intégrés et bienveillants, fondés sur les avancées scientifiques pour mieux prévenir les rechutes.
Quelle prise en charge ?
En cas d’urgence, les hôpitaux et cliniques psychiatriques publiques assurent la majorité des soins médicaux essentiels : sevrage, stabilisation, traitement des troubles associés (anxiété, dépression, trauma), consultations ambulatoires et suivis à long terme. Les centres spécialisés en addictologie complètent cette offre avec des approches de réduction des risques, des traitements thérapeutiques (médicamenteux ou non) et des thérapies ciblées.
Le secteur privé propose des séjours plus personnalisés, souvent en petits effectifs, avec un accompagnement intensif et un confort hôtelier renforcé. Certaines cliniques privées conventionnées interviennent après un sevrage hospitalier, tandis que d’autres accueillent des patients en assurance semi-privée, privée ou en autofinancement. Les approches hybrides sont nombreuses, permettant à chaque patient de trouver la combinaison thérapeutique la plus adaptée à sa situation.
Des thérapies prometteuses
Le socle commun reste l’association d’un sevrage sécurisé et de psychothérapies suivies avec régularité. Les soignants et thérapeutes s’appuient sur des entretiens motivationnels, des thérapies cognitivo-comportementales (TCC), des thérapies familiales et la psychoéducation. Pour les traumatismes associés, des approches comme l’EMDR, l’hypnose ou l’art-thérapie se démocratisent, permettant d’exprimer des émotions difficiles à verbaliser. Dans les addictions aux opiacés, les traitements de substitution (méthadone, buprénorphine) demeurent la référence, associés à un accompagnement psychosocial structuré.
Concernant le burn-out, un syndrome lié au stress et au surmenage émotionnel, les traitements reposent sur des psychothérapies TCC, des programmes de jour favorisant le retour au travail, la rééducation du sommeil et la restauration d’un mode de vie équilibré. La stimulation magnétique transcrânienne répétitive (rTMS), une technique de neurostimulation non invasive, montre aussi des résultats encourageants dans les dépressions résistantes.
Depuis peu, les psychothérapies pratiquées par des psychologues sont remboursées par l’assurance de base sur prescription médicale, améliorant ainsi l’accès aux soins. Le plus difficile pour les patients reste souvent de reconnaître leur souffrance et d’accepter de se faire aider.
Coûts et remboursements
Dès qu’un traitement est médicalement prescrit, l’assurance de base (LAMal) couvre les prestations reconnues, qu’elles soient ambulatoires ou hospitalières, sous réserve de la franchise et de la quote-part légales. En hospitalisation, une contribution journalière est demandée aux adultes. Les programmes de substitution, la psychothérapie sur prescription et les traitements hospitaliers de l’addiction sont en général remboursés.
Les cliniques privées non conventionnées, les chambres de catégorie supérieure ou certains services de confort dépendent des assurances complémentaires ou de l’autofinancement. Les tarifs varient fortement selon l’établissement et le niveau d’hôtellerie ; il est donc recommandé de vérifier en amont la part remboursée et les conditions cantonales.
Le message essentiel à retenir
Addictions et burn-out se soignent d’autant mieux qu’ils sont pris en charge tôt, avec un diagnostic précis et un accompagnement personnalisé. La prévention joue un rôle clé dans la santé mentale. En Suisse, l’accès aux soins s’est considérablement amélioré, notamment grâce au remboursement de la psychothérapie et à des approches plus intégrées. Première étape utile : consulter son médecin traitant ou se tourner vers une consultation d’addictologie ou un centre de santé mentale pour être orienté et éviter l’errance médicale. La santé mentale est un bien précieux : préservons-la.
Texte SMA
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