Scolarité : les nouvelles méthodes éducatives
Face aux défis du système éducatif traditionnel, de plus en plus de familles se tournent vers des établissements scolaires alternatifs. Pédagogies innovantes, rythmes adaptés, valorisation de la créativité ou encore respect du développement de l’enfant : certaines écoles proposent une autre vision de l’éducation, centrée sur l’élève, son bien-être, le développement de ses capacités artistiques et son autonomie.
Apprendre plus librement
Les écoles alternatives se distinguent par leurs méthodes pédagogiques : Montessori, Steiner-Waldorf, Freinet, écoles démocratiques ou écoles de la forêt, autant d’approches qui ont en commun de remettre l’enfant au cœur de l’apprentissage. Ces pédagogies misent sur l’expérimentation, l’autonomie, la coopération et le respect du rythme de chacun.
« Notre approche propose l’apprentissage scolaire dans une école à petite échelle, avec un effectif d’environ 100 élèves. Par petits groupes, parfois d’âges différents, les élèves développent plus facilement leurs capacités d’entraide et leur adaptabilité », explique Sandrine Larivé, directrice de l’École Catholique du Chablais.
« Nous appliquons de nombreux principes pédagogiques de la méthode de Maria Montessori. Par exemple, celui de la mémorisation par le mouvement de la main. Il est important de conserver l’écriture comme un outil central dans notre pédagogie. Dès l’entrée à l’école, à partir de quatre ans, les principes Montessori intègrent l’apprentissage progressif de l’autonomie, étape par étape, difficulté après difficulté », rappelle Sandrine Larivé.
« La pédagogie Montessori peut être utilisée jusque dans les classes des grands, en évoluant dans sa forme pour accompagner l’apprentissage. »
Chez Freinet, les élèves sont encouragés à produire des écrits, à participer à la vie collective de la classe et à construire leur savoir par l’expérience. Les écoles Steiner, quant à elles, valorisent les arts, la nature, en phase avec le développement affectif et intellectuel de l’enfant. « Proche des méthodes Freinet, les classes flexibles offrent des perspectives d’apprentissage singulières et efficaces. L’élève est en mouvement et va littéralement vers le savoir. Cette pédagogie dynamique, avec un espace de classe adapté, contribue à de meilleurs apprentissages – et surtout plus durables », relate Sandrine Larivé. Certaines écoles adoptent également des méthodes pédagogiques spécifiques, adaptées à tous les enfants, naturellement curieux.
Des résultats prometteurs
Même si elles restent encore minoritaires, ces écoles suscitent un intérêt croissant – y compris dans le secteur public, où certaines écoles élémentaires intègrent désormais des pratiques issues de ces pédagogies. « Les parents viennent chez nous principalement pour la réussite globale de leurs enfants. Mais nous mettons un point d’honneur à développer une panoplie de solutions pour répondre aux besoins de chaque élève », rappelle la directrice.
La question de l’intégration dans le système classique après une scolarité alternative, ou celle du passage des examens nationaux, reste néanmoins un sujet de réflexion.
« En ce qui concerne le programme scolaire, nous suivons le programme valaisan, bien que nous soyons sur le territoire vaudois. Mais cela ne nous a jamais posé de problème, car les enfants réussissent sans difficulté l’examen permettant d’obtenir l’équivalence. »
Vers une école plus créative ?
À l’heure où l’école fait face à de nombreux défis – inégalités scolaires, décrochage, pression des évaluations – ces initiatives offrent des pistes pour repenser l’enseignement. L’apprentissage du savoir-être, de l’art, de l’écoute et la prise en compte des émotions de chacun permettront sans doute de façonner les actifs de demain.
« Nous développons par exemple une comédie musicale durant l’année afin de cultiver la fibre artistique de nos élèves, tout en leur inculquant l’écoute et le travail en équipe. Des cours de sport, avec des intervenants spécifiques comme le judo, sont également proposés pour éveiller la curiosité et l’intérêt sportif dès le plus jeune âge », souligne Sandrine Larivé.
Plutôt qu’un modèle unique, il est peut-être temps d’imaginer une école plus ouverte, capable d’intégrer le meilleur de ces approches alternatives et d’inciter les élèves à avoir davantage confiance en eux et en leur avenir.
« La dimension spirituelle ainsi que les activités extrascolaires sont essentielles pour créer de la cohésion et faire naître des amitiés durables. Camps d’automne et d’hiver, nuits de la lecture, enseignement bilingue dès la première année… Autant d’alternatives et d’alliées de la pédagogie scolaire pour ancrer nos enfants dans le monde de demain ! »
Laisser un commentaire