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Éditoriaux Droit

Comment choisir son avocate ou son avocat ?

26.03.2025
par SMA
Anny Kasser-Overney et Amélie Giroud, Avocates au barreau et Co-Présidentes de l’association ALBA - Avocates à la barre


Anny Kasser-Overney et Amélie Giroud
Avocates au barreau et Co-Présidentes de l’association ALBA – Avocates à la barre

Lorsqu’on choisit son conseil juridique, une question peut surgir dans l’esprit des justiciables : faut-il privilégier une avocate ou un avocat selon son genre ? Cette interrogation soulève de nombreuses considérations sur la société, les stéréotypes de genre et l’évolution de la profession juridique.

Recommandations en matière de choix de son avocate ou de son avocat

Au moment du choix de son avocat ou son avocate, il est généralement conseillé de s’orienter au moyen de critères tant objectifs que subjectifs. Au titre des critères objectifs, on s’assurera de la compétence et de la spécialisation du conseil, on examinera son expérience et sa réputation ainsi que ses qualifications, tels que les diplômes, certifications et publications. S’agissant des critères subjectifs entrant en ligne de compte, on s’assurera d’une bonne communication avec son conseil, élément crucial pour établir une relation de confiance. Au même titre, la capacité de l’avocate ou de l’avocat à élaborer une stratégie adaptée à la situation et à l’expliquer clairement est primordiale. Des éléments tels que l’âge, la culture, le genre et la personnalité peuvent également influencer le choix de son conseil, en fonction de la nature de l’affaire et du propre vécu de la personne.

Biais et stéréotypes persistants

Parmi le large panel des avocates et avocats qui offrent aujourd’hui leurs services, les femmes continuent de faire face à des défis uniques. Les biais de genre et la discrimination, bien que moins flagrants qu’auparavant, persistent de manière subtile. Les stéréotypes demeurent un obstacle majeur à leur carrière professionnelle. Elles sont par exemple encore souvent perçues à tort comme trop conciliantes pour assurer une défense efficace, ou au contraire trop autoritaires pour négocier une affaire sensible. Ces perceptions biaisées sont erronées et démenties dans la pratique, où les femmes avocates excellent à la barre. Elles sont expertes dans leurs domaines, quels qu’ils soient, expérimentées et stratèges. Elles remportent autant de victoires judiciaires que leurs homologues masculins, dans des domaines variés, par exemple en droit pénal ou en droit des constructions. Elles se distinguent par leur capacité à manœuvrer des situations complexes, fortes de leur compréhension fine des enjeux d’un dossier.

S’il est naturel que les justiciables manifestent, au moment du choix de leur conseil, des préférences pour certaines caractéristiques personnelles, y compris le genre, il faut néanmoins reconnaître que ces préférences peuvent parfois découler de stéréotypes ou de biais inconscients, au détriment des compétences objectives. Ainsi, sur le plan sociétal, il importe de reconnaître l’existence de ces stéréotypes et discriminations dans la profession juridique et de s’engager activement pour les combattre. En se concentrant sur les qualités professionnelles et en remettant en question nos propres biais, nous contribuons collectivement à créer un environnement juridique plus équitable et plus efficace.

Texte Anny Kasser-Overney et Amélie Giroud, Avocates au barreau et Co-Présidentes de l’association ALBA – Avocates à la barre

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