nous, consommateurs suisses, devons être solidaires
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Nous, consommateurs suisses, devons être solidaires

28.04.2020
par Andrea Tarantini

La pandémie de coronavirus aura un impact économique durable. Les chiffres du chômage augmentent et une récession semble inévitable. Mais la pandémie met également en évidence une qualité particulière du peuple suisse. Sa capacité à se serrer les coudes dans les moments difficiles. Il sera désormais important pour nous, en tant que consommateurs, de soutenir les entreprises locales. 

Actuellement, environ 1500 personnes se retrouvent au chômage chaque jour et le nombre de demandes de chômage partiel monte en flèche. Selon le portail «Handelszeitung», Boris Zürcher, chef de la Direction du travail au Secrétariat d’Etat à l’économie (SECO), a fait part lundi de ce fait peu édifiant: «nous n’avons jamais rien vu de tel, même en cas de récession grave», a-t-il soutenu. Dans ce cadre, le Tessin reste en tête avec 52% de salariés demandant le chômage partiel. Et dans presque tous les cantons, ce taux est supérieur à 30%. Dans l’industrie hôtelière, les trois quarts des employés ont fait une demande de chômage partiel.

Bien entendu, la Suisse n’est pas la seule à connaître cette évolution négative. Par exemple, la société internationale de conseil McKinsey, voit pas moins de 59 millions d’emplois menacés dans le monde. Et, selon un rapport du Fonds monétaire international (FMI), la croissance économique de l’Asie connaîtra cette année une évolution zéro. Ceci, pour la première fois depuis 60 ans en raison de la pandémie de coronavirus.

Une aide nécessaire

Ces faits et chiffres n’inspirent pas de confiance. Néanmoins, au vu de la situation actuelle, tomber dans une dépression collective serait inutile. Car même si la Suisse devra encore faire face à l’impact économique de la pandémie, il existe des facteurs positifs et des lueurs d’espoir. Il s’agit notamment du niveau relativement faible de la dette nationale et de sa banque centrale.

Et pendant que vous lisez ces lignes, certaines industries en Suisse se préparent à un retour progressif à une vie quotidienne normale. Les salons de coiffure, les cabinets médicaux et les magasins de bricolage ont déjà ouvert leurs portes et – en fonction de l’évolution de la situation – les restaurants et les cafés pourront bientôt accueillir à nouveau des clients. Et grâce à l’aide la plus importante jamais accordée par le gouvernement suisse, les indépendants et les entreprises vont être partiellement sauvés des dommages financiers causés par la crise.

La question est maintenant de savoir ce qui va se passer après le déconfinement. A cet égard, quel rôle pouvons-nous jouer, en tant que consommateurs? Les experts économiques appellent à la solidarité et exhortent les Suisses à acheter des produits et services aux entreprises suisses. Cela présente plusieurs avantages. Le plus évident est, bien sûr, que l’argent reste dans le cycle économique local et génère donc une valeur ajoutée au niveau national. Cela profite aussi directement aux consommateurs. Plus le monde des affaires suisse est sain, plus l’offre de produits et de services est diversifiée et meilleure.

Un peu d’éloge pour le «Swiss Made»

Il y a également un avantage pour nous, les consommateurs. En soutenant l’économie suisse et en mettant sciemment l’accent sur le «Made in Switzerland» ou la «Swissness», nous bénéficions d’une qualité typiquement suisse. Ce n’est pas pour rien que les articles issus de la production nationale jouissent d’une excellente réputation dans le monde entier. Et cette réputation est également défendue par l’Institut suisse de la propriété intellectuelle: par exemple, pour qu’un produit industriel soit déclaré «Made in Switzerland», 60 % des coûts de fabrication doivent être engagés en Suisse. De plus, au moins une étape importante de la fabrication doit avoir lieu en Suisse.

Et qu’en est-il en matière d’alimentation? La qualité suisse est également fortement associée aux aliments et boissons produits sur le sol helvétique. Pour cela, au moins 80 % du poids des matières premières utilisées doivent provenir de Suisse. La base de calcul est la recette et non la composition de l’aliment. Et même dans la production alimentaire, une étape de transformation importante doit être effectuée en Suisse. Pour être autorisées à faire de la publicité pour un service comme étant «suisse», les entreprises doivent avoir un «siège administratif effectif en Suisse». C’est à l’endroit de cette «administration réelle» que doivent être menées les activités importantes et que doivent être prises les décisions qui ont une influence directe sur le service.

C’est donc clair: lorsque vous achetez des produits suisses, vous soutenez aussi directement les entrepreneurs et les entreprises locales. Et oui, les produits locaux sont en moyenne un peu plus chers que les produits des pays voisins. Mais la valeur ajoutée que vous créez avec vos achats reste en Suisse. En fin de compte, vous en bénéficiez donc à nouveau. Alors, allons-nous stimuler notre économie nationale simplement en achetant de l’Emmentaler régional au lieu du fromage Leerdammer? Certainement pas. Mais le soutien financier que nous, consommateurs, apportons aux entreprises suisses est un petit pas sur le chemin du retour à la normalité. Et c’est là que nous voulons tous nous diriger. Ensemble.

Traduit de l’allemand par Andrea Tarantini

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