Face à la situation géopolitique compliquée et aux nombreux conflits, le soutien et les mesures de l’UNICEF sont plus nécessaires que jamais. Les enfants du monde entier aspirent à la paix et à des conditions de vie sûres et dignes. Depuis plus de 75 ans, l’UNICEF s’investit pour les enfants et leurs familles confrontés à des situations extrêmes. Chaque don peut aider à consolider l’intervention de l’UNICEF et à l’étendre.
Au moment de cet entretien, les droits de l’enfant sont menacés dans de nombreux conflits armés autour du globe. Comment l’UNICEF réussit-elle à définir des priorités et à coordonner ses mesures ?
L’UNICEF exerce sa mission dans de nombreux conflits armés afin de protéger les enfants et de leur fournir de l’aide. Notre travail s’appuie sur un réseau solide : tandis que les bureaux régionaux assurent la coordination, nos équipes dans les bureaux nationaux mettent en œuvre sur place des mesures d’aide concrètes avec des organisations partenaires locales.
Nous sommes aidés par des mécanismes d’alerte en amont afin de repérer les crises humanitaires et de réagir vite. Nous fixons les priorités sur la base d’analyses collectées : nous évaluons les besoins des enfants, l’accès aux régions concernées ainsi que le degré de mise en danger de leurs droits.
Quelles sont les mesures de l’UNICEF dans les zones de conflits pour aider les enfants et leurs familles ?
Dans les situations de détresse et de crise, les enfants sont en danger d’abord à cause des maladies, de la malnutrition et de la violence. L’UNICEF se focalise donc sur cinq domaines. Nous garantissons l’accès à l’eau propre, aux installations sanitaires et aux produits d’hygiène afin de prévenir les maladies. Nous luttons également contre la malnutrition aiguë au moyen d’aliments thérapeutiques et soutenons l’allaitement maternel. Concernant la santé, nous prévenons les maladies par des campagnes de vaccinations, des cliniques mobiles et des médicaments ainsi que des soins de base. Protéger les enfants contre la violence, l’exploitation ou le recrutement armé est un autre volet central de notre travail. Il inclut des espaces sûrs adaptés aux enfants, un soutien psychosocial et le regroupement des familles. La formation scolaire est un autre axe prioritaire : par le biais d’un enseignement d’urgence, d’écoles mobiles et de matériel d’apprentissage, nous offrons de la stabilité et des perspectives aux enfants, même en plein conflit.

© UNICEF/UNI516046/Dejongh
Comment les objectifs de l’UNICEF sont-ils définis à l’échelon national ?
Les objectifs nationaux d’UNICEF Suisse et Liechtenstein s’appuient sur la Convention des droits de l’enfant de l’ONU et les objectifs de développement durable; ils sont définis en fonction de l’évolution actuelle et des besoins en Suisse et au Liechtenstein. Nous observons l’action de l’État et signalons les lacunes de la mise en œuvre des droits de l’enfant par des publications et des projets.
Pouvez-vous me dire quelque chose des programmes actuels ? Quels sont les pays concernés ?
L’UNICEF est active dans plus de 150 pays et territoires. En ce moment, nous fournissons une aide vitale dans la bande de Gaza, en Ukraine, au Soudan, au Yémen, en Syrie, au Myanmar et en Afghanistan. Nous procurons aux enfants et aux familles de l’eau potable de qualité, de la nourriture thérapeutique, des soins médicaux, des possibilités de formation scolaire et un soutien psychosocial. Nous mettons en place aussi des mesures de protection de l’enfant, offrons une aide en argent liquide et aidons à réunir les familles.
À côté de l’aide d’urgence aiguë, nous nous employons à améliorer à terme les conditions de vie des enfants. Par exemple, au Ghana, nous cherchons à abaisser la mortalité élevée des mères et des nouveau-nés. L’UNICEF soutient l’aménagement de services de maternité et de néonatologie dans les régions sous-équipées, forme le personnel médical aux soins des nouveau-nés et améliore le relevé et l’analyse des données concernant la santé, de façon à ce que chaque enfant ait la chance de prendre un bon départ.
En avril dernier, le conseil des enfants et des jeunes s’est réuni pour la première fois. Résultat ?
Le baromètre des droits de l’enfant est un nouvel instrument pour analyser de manière complète et régulière la situation des droits de l’enfant en Suisse et au Liechtenstein. Le point de vue des enfants et des jeunes y occupe une place centrale. Leur avis a été inclus dans le processus. Les premiers résultats de l’enquête seront publiés sans doute encore cette année.
Comment peut-on sensibiliser le grand public à l’importance de votre travail sur place ?
Beaucoup de gens savent qu’il y a des crises dans le monde mais il leur est difficile d’imaginer ce que cela signifie pour les enfants. Il est donc essentiel de permettre de comprendre et de décrypter ces situations. L’UNICEF fait connaître l’histoire d’enfants et de leurs familles, montre des images des régions concernées et donne aussi la parole aux équipes sur place. Il est crucial que le public sache que l’UNICEF est présente avant, pendant et après une crise pour aider.
Pour donner de la visibilité à l’aide, l’UNICEF utilise tous ses canaux de communication. Le but n’est pas seulement d’attirer l’attention sur les besoins mais aussi de montrer des signes d’espoir. Lorsqu’on comprend que l’aide change quelque chose, on saisit aussi pourquoi elle est si importante et on se sent lié au travail de l’UNICEF.
Pourquoi les dons privés sont-ils si importants pour financer le travail de l’UNICEF?
Les dons privés sont essentiels pour l’UNICEF : ils servent à financer une large part de notre travail. Beaucoup de ces dons sont liés à un objectif précis, par exemple une opération d’aide d’urgence. En revanche, le don général offre une plus grande marge de manœuvre pour réagir rapidement à des crises soudaines ou soutenir des domaines moins visibles. Sans la confiance et le soutien de nos donateurs et donatrices, une part importante de notre travail pour les enfants en détresse ne serait pas possible.
Comment voyez-vous l’avenir et l’évolution des conditions de vie des enfants dans le monde ?
L’avenir des enfants de la planète est à un tournant. Durant des décennies, des progrès immenses ont été réalisés : la mortalité infantile a reculé de 60 pour cent depuis 1990, de plus en plus d’enfants ont accès à de l’eau potable de qualité, à une formation scolaire et à des soins médicaux. Des maladies comme la polio sont proches de l’éradication et le nombre des enfants malnutris a nettement baissé.
Mais ces réussites se trouvent à un point de bascule. Le nombre des enfants vivant dans des régions de conflits ou obligés de fuir augmente. La crise climatique menace leurs bases existentielles. Cette année, on estime que 213 millions d’enfants ont besoin d’une aide vitale et la tendance est à la hausse. En même temps, des pays donateurs importants réduisent les fonds alloués à l’aide humanitaire.
J’ai la conviction que nous pouvons faire beaucoup si nous agissons de concert avec la société civile et la communauté internationale. Une action solidaire peut réussir à donner de l’espoir aux enfants de la planète et la chance d’un avenir meilleur.
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