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Une alimentation équilibrée pour un esprit sain

24.01.2022
par Vanessa Bulliard

Une bonne alimentation n’a pas seulement un effet sur notre corps, mais aussi sur notre esprit. Mais comment? Nous vous l’expliquons dans l’article qui suit. 

Manger rend heureux, et pas seulement parce qu’on fait du bien au corps. L’alimentation peut en effet aussi avoir une influence considérable sur notre état psychique. Par exemple, le simple fait de partager un repas avec d’autres personnes permet de se détendre. Un dîner joyeux entre amis ou en famille, un délicieux gâteau au chocolat ou une pastèque juteuse par une chaude journée font tout simplement du bien à l’âme.

Un intestin sain favorise la bonne humeur

L’influence de l’alimentation, c’est-à-dire des divers nutriments et de l’acte de manger lui-même, est extrêmement variée. Tout d’abord, on sait que les aliments sucrés rendent heureux. En effet, notre humeur dépend dans une certaine mesure de la teneur en glucides de certains aliments que nous consommons. Ainsi, divers nutriments ont effectivement une influence sur le psychisme. Cependant, Nicole Heuberger, conseillère en psychologie de l’alimentation, explique: «Un autre facteur important pour la bonne humeur est une flore intestinale saine, qui dépend de l’alimentation».

De «bonnes» ou de «mauvaises» bactéries intestinales se développent dans l’intestin en fonction de l’alimentation. Nicole Heuberger souligne ainsi que «plus la flore intestinale est saine, plus cela favorise une humeur équilibrée et augmente les performances psychiques». Un intestin perturbé peut, dans des cas extrêmes, affecter l’esprit en entraînant par exemple des troubles de la concentration ou des problèmes de dépression. Toutefois, ce n’est pas seulement la nourriture elle-même qui a une influence sur le psychisme, mais aussi l’acte de manger. «Nous ne vivons pas du tout le moment du repas de la même manière lorsque nous sommes seuls à la maison ou lorsque nous sommes entourés d’amis. L’état d’esprit dans lequel on se trouve lorsque l’on mange a aussi une influence sur la manière dont on mange», explique Heuberger.

L’esprit mange aussi

Lorsqu’on consomme un repas, on ne doit pas seulement viser à rassasier notre corps, mais aussi notre esprit. L’experte rapporte: «La nourriture ne couvre pas seulement les besoins existentiels de notre corps. Les motifs sociaux et psychologiques jouent aussi un rôle important». Ainsi, on ne mange pas seulement pour survivre, comme c’était peut-être le cas à l’âge de pierre, mais aussi pour couvrir des besoins émotionnels.

Le grand tabou

Le comportement alimentaire de chaque individu est complexe et différent. Nicole Heuberger rappelle: «Ce n’est pas parce que quelqu’un engloutit un paquet entier de biscuits qu’il faut en conclure qu’il est frustré ou triste. D’un autre côté, tous ceux qui ne mangent que des aliments sains ne sont pas non plus toujours heureux». Les personnes qui souffrent psychiquement en raison de leurs habitudes alimentaires le cachent généralement très bien. Il est donc difficile de déduire l’état d’esprit d’une personne sur la seule base de son comportement alimentaire. «Mais ce sujet est encore très tabou malgré le débat public permanent sur l’alimentation. Si les personnes concernées étaient plus transparentes, on serait étonné de voir combien de personnes souffrent d’un comportement alimentaire perturbé. Une levée des tabous et une déstigmatisation aideraient beaucoup ceux qui en souffrent, car la honte est malheureusement présente dans ce cercle vicieux», explique Nicole Heuberger.

Bananes et choucroute, des ingrédients qui rendent heureux

Pourtant, la nourriture n’est pas la solution à tous les problèmes. C’est aussi l’avis de l’experte: «Les aliments ne peuvent apporter qu’un soulagement limité aux maladies psychiques. Il y en a toutefois quelques-uns qui ont une influence positive sur le bien-être, mais les aliments ne sont pas à mettre sur le même plan que les médicaments». Une flore intestinale saine, une consommation suffisante de glucides et un poids corporel sain peuvent déjà avoir une influence positive sur l’humeur. «En cas de poids insuffisant, le manque de nutriments peut être responsable d’une humeur dépressive», explique Nicole Heuberger. Les aliments fermentés comme la choucroute ou le miel sont bons pour l’intestin. Les hydrates de carbone et le safran contribuent à une humeur positive. En outre, les bananes ou les noix donnent une agréable sensation de bien-être. L’experte met toutefois en garde: «Une trop grande quantité de fructose peut saper notre humeur, c’est pourquoi il est déconseillé d’en consommer de manière excessive».

Ce qui nous pèse sur l’estomac et l’esprit

Un trouble alimentaire peut avoir des causes très diverses. «La personnalité, l’environnement ou même des expériences dramatiques peuvent favoriser un comportement alimentaire perturbé», rapporte Nicole Heuberger. Un sens élevé du perfectionnisme ou un manque d’estime de soi ont aussi un effet négatif.

Nicole Heuberger nous met également en garde contre les régimes: «Ceux-ci sont très souvent un facteur déclenchant, tout comme les grands changements dans la vie. La plupart du temps, plusieurs causes sont responsables d’un trouble alimentaire. C’est surtout dans le cadre du débat permanent sur la santé que l’on vante les mérites des aliments et la manière dont on doit se nourrir. C’est d’ailleurs pourquoi les personnes qui souffrent d’un trouble alimentaire ont constamment l’impression de faire quelque chose de mal lorsqu’elles choisissent des aliments et lorsqu’elles se nourrissent. Ainsi, le thème de l’alimentation peut mettre en difficulté et même favoriser un comportement alimentaire qui n’est pas sain pour l’esprit».

La nourriture et le moi

Nicole Heuberger est convaincue qu’une relation saine avec le moi renforce un rapport positif à la nourriture. À l’inverse, une remise en question permanente de soi-même nourrit généralement des doutes sur le fait de manger trop, trop peu ou trop mal. L’experte en appelle aussi à la responsabilité individuelle: «Nous avons autorité sur notre alimentation et nous devons prendre cette responsabilité au sérieux. Il est important que nous apprenions à prendre soin de nous-mêmes, car cela caractérise aussi notre relation avec la nourriture», souligne Nicole Heuberger.

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